« Pierre Della Giustina, le Vénitien escamoteur des rêves, adore confondre en digne fils de la Sérénissime, la cruauté ludique de l’existence, à la folie baroque du spectacle. Mais il dénie à ce dernier sa fonction cathartique ou expiatoire pour lui conférer une fonction ostensiblement prémonitoire. »
Roland Duclos, Pierre Della Giustina, Leporello pour l’exposition au Musée Mandet, 2001.
Un cocher psychopompe aux allures de torero – chaquetilla et montera. Des géants prêts à sortir de leur enveloppe de bois. Présences humaines ; saisissantes altérités. Au milieu, dans l’entre-deux, une machine animée dont les boyaux ressemblent à des joyaux. Une forêt de bois suspendus. Un boxeur de couleurs – à la cervelle de chiffon – rapiécé, recousu. Pierre Della Giustina sculpte, assemble, donne corps et vie, en démiurge accompli. Il nous offre une scénographie digne d’un théâtre baroque où le burlesque se mêle au précieux.
Laurence Kučera – Expositions Chapelle Sainte-Anne, Arles, 2016 / Château d’Hauterive, Issoire, 2017.